Les habitants de la commune d'El Mouradia sont en colère. L'affichage de la liste des soixante bénéficiaires de logements sociaux a suscité la grogne de centaines de citoyens qui se sont regroupés devant le siège de l'APC pour dénoncer leur exclusion de cette opération», nous apprend notre collègue Nouria Bourihane dans notre édition d'hier. Inutile de s'attarder sur ce qui est devenu une chose normale :
l'«affichage» des noms des «heureux élus» au logement social est depuis longtemps synonyme d'émeutes. Et de brigades anti-émeute dont beaucoup de responsables locaux, bien inspirés, sollicitent «spontanément» la mobilisation à l'occasion.
La quantité de logements est toujours insignifiante proportionnellement aux besoins, l'attribution ne se fait ni dans la transparence, ni dans l'équité et les «gens du quartier» se découvrent des droits à la priorité à la manière jus soli. Il n'est pas inutile par contre de rappeler à ceux qui ne le savent pas qu'El Mouradia, c'est «le Golf»,
quartier chic ou supposé tel de la capitale dont le siège de la présidence de la République fait la réputation. Il y a toujours quelqu'un pour rappeler que la fierté du quartier, c'est plutôt d'avoir enfanté Mourad Didouche et donné le RAMA, un mythique club de sports collectifs, mais le Golf restera «la présidence».
Pendant des mois, ses habitants ont vu défiler toutes sortes de gens «en colère». Des quatre coins du pays, avec des fortunes diverses, les motivations sincères ou douteuses, les composantes homogènes ou hétéroclites,
la détermination réelle ou factice et les exigences légitimes ou folkloriques, ils ont marché vers la Présidence. Certains y sont parvenus au prix de violents corps à corps avec la police, d'autres ont été stoppés net à distance respectable et d'autres encore ont été «réorientés» vers des espaces moins visibles. Pendant des mois, les habitants d'El Mouradia ont regardé.
Parfois avec respect, souvent dans l'indifférence et toujours dans l'interrogation. Si les caméras de l'ENTV n'ont pas eu, ici, droit aux images de vaillants
«riverains» défendant leur espace vital contre de sordides envahisseurs, c'est certainement parce que l'astuce était passée de mode ou n'a pas trouvé d'inspirateur inspiré. Avant-hier, personne n'a marché sur la Présidence, plus personne ne le fait depuis quelque temps.
Des habitants du «quartier de la présidence» se sont rassemblés devant la… présidence d'APC. Soixante logements sociaux et une centaine de mécontents. Même pas inspirées de mobiliser les forces anti-émeute, les autorités locales. Pourtant, les autorités nationales ne sont pas loin, mais la mairie ne donne pas sur la rue principale.
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